• A.A.P.P.B.L.B

    PÊCHE EN LOIRE DE L'ANGUILLE ARGENTÉE AU GUIDEAU – LA MÉNITRÉ

    © MATHIEU BODIN

  • A.A.P.P.B.L.B

    PÊCHE EN LOIRE DE L’ALOSE AU FILET-BARRAGE – AMBOISE

    © MATHIEU BODIN

  • A.A.P.P.B.L.B

    PRÉDATION DE MULETS PAR LE SILURE – BLOIS

    © MATHIEU BODIN

COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 28 mars 2024

L'AAPPED44 et l'AAPPBLB ont corédigé ce communiqué de presse suite aux recours déposés par les associations DMA (Défense des Milieux Aquatiques) et ANPER-TOS (Association Nationale de Protection des Eaux et Rivières - Truite Ombre Saumon).
Sont attaqués les arrêtés préfectoraux 2024 de la pêche dans les départements de Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Indre-et-Loire et Loir-et-Cher.
Ce communiqué vise à contextualiser la situation des espèces concernées, à savoir les Aloses (grande et feinte), les Lamproies (marine et fluviatile) ainsi que le Saumon Atlantique.
Naturellement, la défense s'organise d'un point de vue juridique et nous continuerons d'apporter notre regard technique et scientifique sur la situation des migrateurs en Loire.
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Coopérative Garum : 2ème temps fort, la Maturation

Dans le cadre du dispositif A VOS ID de la Région Centre-Val de Loire, l'AAPPBLB est porteur du projet relatif à l'aide à la création d'une coopérative de production et de commercialisation de garum.

Le garum est une sauce fermentée à base de carcasses de poissons, proche du Nuoc-mâm. Il permet de valoriser au mieux la production des pêcheurs professionnels et peut être assimilé à un vecteur de diversification et de réduction de l'impact de leur activité en tendant vers un objectif de "zéro déchet".

Un deuxième temps fort, intitulé MATURATION, aura lieu à la Villa Rabelais à Tours le mardi 4 juillet de 14h à 18h. Ce temps collectif permettra au travers de deux tables rondes de nous interroger sur la place du Garum dans le temps long de l’histoire, les mémoires gustatives littéraires mais également les sentiments sensoriels de l’apprentissage du goût et les processus biologiques à l’oeuvre.

Découvrez le programme de ce deuxième temps fort et n'hésitez pas à vous inscrire !

Ce projet est soutenu et cofinancé par la Région Centre-Val de Loire.

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GLANISPOMI : Étude globale de la prédation des migrateurs amphihalins par les silures (Silurus glanis) sur le bassin de la Loire

Cette étude, dirigée par le MNHN (station marine de Dinard) et menée par un large consortium (MNHN, pêcheurs professionnels, fédérations de pêche de loisirs, Universités, INRAe, Fishpass...), a été financée dans le cadre de l'Appel à projets migrateurs (AELB et FEDER Loire) en 2021.

Les objectifs de cette étude d'envergure étaient de mettre en évidence, ou non, l'impact du silure sur les migrateurs amphihalins (lamproies, anguilles) et d'en savoir un peu plus sur son écologie (déplacements, canibalisme, dépenses énergétiques ...).

Axée principalement sur l'axe Vienne/Creuse (partie du bassin versant de la Loire accueillant la majorité des lamproies et aloses), cette étude a pu suivre également l'axe Loire notamment au niveau du barrage de Saint-Laurent-des-Eaux.

De nouvelles connaissances sur le silure ont pu être acquises, partagées et validées par l'ensemble du consortium, en lien entre autres avec l’estimation des densités de population sur le site, les stratégies d’utilisation des habitats par l’espèce ainsi que ses relations trophiques avec le reste de l’écosystème.

C'est ainsi que :

  • 82% des lamproies marines suivies ont été prédatées avant d'avoir pu se reproduire sur la Creuse (valeur minimum) ;
  • 100% des lamproies ont été prédatées avant d'avoir pu franchir le seuil de Saint-Laurent-des-Eaux ;
  • moins de 10% des anguilles argentées ont été prédatées lors de leur dévalaison au niveau des ouvrages suivis (Châtellerault)
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Gestion de l'eau : trois recommandations de la cour des comptes

La cour des comptes s'est penchée sur la gestion de l'eau en France (rapport publié en mars 2023). 
Il est regrettable que la chambre régionale des comptes Centre-Val de Loire n'ait pas participé à cette vaste enquête ...

Les trois ministères compétents (environnement, agriculture et santé) défendant des orientations différentes (respectivement bon état des masses d'eau, ressources suffisantes pour l'irrigation et bonne qualité sanitaire de l'eau potable), "la cohérence de l'action de l'État s'en trouve altérée".

La déconcentration et la décentralisation de l’État en matière de gestion de l'eau sont donc perfectibles, dans l'intérêt de tous, puisqu'il est constaté qu'en l'état, la gouvernance n'intègre pas suffisamment les impacts du changement climatique.

Les trois principales recommandations sont :

  • Améliorer la couverture du territoire par des schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) ;
  • Identifier des acteurs pour animer ces SAGE ;
  • Renforcer le rôle des commissions locales de l'eau (CLE).

« L’eau fait partie du patrimoine commun de la Nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général » - Article L. 210-1 du Code de l’Environnement

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GESTION DE L'EAU : Nécessité d'intégrer le DMB mensuel dans la gestion de crise des sécheresses

Proposition d’une mesure permettant d’améliorer la gestion de l’eau pour garantir la vie des milieux aquatiques et la disponibilité de l’eau potable.

Le maintien des conditions de vie des diverses espèces qui constituent la biodiversité autochtone de nos milieux aquatiques d’eaux courantes, nécessite des débits variables selon les saisons et les besoins physiologiques et comportementaux des espèces aquatiques (reproduction, croissance, déplacements entre divers habitats…).
Dans la plupart des cours d’eau métropolitains, les débits naturels suivent la forme d’une courbe sinusoïdale, avec par exemple pour le domaine atlantique des hautes eaux allant de l’automne à la fin du printemps et des basses eaux estivales.

Ainsi, des espèces à fortes valeurs patrimoniales et socio-économiques, souvent concernées par des réglementations nationales (brochet) et/ou européennes, comme les poissons grands migrateurs ont besoin de ces variations, indispensables, pour accomplir des phases essentielles de leur cycle biologique. A l’automne et en hiver, le saumon atlantique a besoin de forts débits pour que le panache d’eau douce dans l’Atlantique lui permette de retrouver et de franchir l’estuaire du fleuve où il était né quelques années auparavant, tandis que l’anguille argentée en a besoin pour le quitter en se laissant porter par le courant, pour économiser l’énergie, vers l’océan dans lequel elle devra nager 8000 km, sans se nourrir, pour regagner les abysses de la mer des Sargasses où elle était née il y a bien longtemps pour s’y reproduire, puis mourir.
L’eau douce circule selon 4 dimensions : longitudinale (de l’amont vers l’aval), transversale/latérale (du cours d’eau vers la nappe alluviale en période de hautes eaux et de la nappe vers le cours d’eau en période de basses eaux), verticale (des sols et cours d’eau vers les nappes phréatiques) et temporelle (saisonnalité des hautes et basses eaux).

Aussi, lors d’une saison qui devrait voir des hautes eaux avec des débits élevés, mais dont les débits sont de plus en plus souvent faibles ou très au-dessous de la normale saisonnière, restant toutefois au-dessus des seuils de déclenchement des économies d’eau, les prélèvements se poursuivent sans respect de la saisonnalité naturelle des débits, amplifiant de ce fait les conséquences du manque de précipitations.
Dans ces cas de figure, le maintien des prélèvements, souvent très importants, peut diminuer excessivement le débit des cours d’eau et lisser ses variations, empêchant le fonctionnement écologique normal du cours d’eau dont les fonctions et services à la biodiversité et aux humains risquent de ne plus être rendus, et qui ne le sont plus du tout dans de nombreuses situations.

Ainsi l’appel d’eau douce en mer pour la montaison des poissons migrateurs est-il absent, le courant est insuffisant pour aider les anguilles à regagner l’océan, et les brochets ne peuvent-ils plus se reproduire dans les annexes alluviales asséchées, sans parler de l’échec de la reproduction de beaucoup d’espèces marines qui dépendent de la baisse de salinité de l’eau de mer par les apports d’eau douce (bar, sole, huître, maigre…). La circulation transversale de l’eau entre la rivière et la nappe alluviale n’est plus possible non plus, empêchant la reconstitution des réserves en saison normale de hautes eaux, et annulant de fait le soutien d’étiage normal en eau fraiche de la rivière en période de sécheresse.

Afin d’éviter ces méfaits, il apparaît nécessaire de pallier aux insuffisances d’un seul DMB annuel en fixant un DMB mensuel, pour chaque point nodal, calculé à partir des débits naturels reconstitués pendant une longue période de référence (et jusqu’en 2017 pour ne pas prendre en compte les dernières années anormales). Les différents seuils de débits déclenchant les économies (vigilance, alerte, alerte renforcée et crise) deviendraient ainsi cohérents pour le respect des engagements sur la protection de la biodiversité et de la gestion quantitative de l’eau douce.

Cette mesure est une des seules à même de donner de la résilience aux milieux aquatiques, de garantir le maintien de la biodiversité de ces milieux et de permettre aux humains une sobriété (attendus des Assises de l’Eau) et des économies d’eau réduisant la durée des périodes à risques de rupture d’alimentation en eau (potable et pour les autres activités anthropiques), en améliorant le remplissage des nappes phréatiques (alluviales et profondes).

Ne pas mettre en oeuvre une telle mesure serait reconnaitre l’incapacité de notre société à maintenir les conditions hydrologiques nécessaires au maintien en vie de beaucoup d’espèces aquatiques, dont les poissons grands migrateurs, dont il faudrait alors accepter la responsabilité de l’extinction.

 

 

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ANGUILLES ARGENTÉES : Comment améliorer leur survie pendant la dévalaison au droit des ouvrages hydroélectriques

Proposition d’une mesure permettant d’améliorer la survie des anguilles argentées lors de leur départ des cours d’eau vers la mer des Sargasses, au droit des ouvrages hydroélectriques, par arrêts de turbines ciblés

Certaines espèces de poissons colonisant les cours d’eau de la France métropolitaine ont connu une grande raréfaction au cours des 150 dernières années. En particulier les espèces dites de « poissons grands migrateurs » ont particulièrement souffert de la disparition et de la fragmentation des habitats nécessaires à la réalisation de leur cycle biologique. Ainsi, autrefois répandu dans l’ensemble des bassins versants européens, le grand esturgeon migrateur n’est-il plus présent que dans le bassin de la Garonne, tandis que le bassin de la Loire abrite la dernière population de saumons de grande migration de toute l’Europe occidentale.

Parmi ces espèces migratrices, l’anguille européenne présente la particularité de ne posséder qu’une seule métapopulation, dont l’origine serait une zone de reproduction en mer des Sargasses, au large de Cuba et de la Floride, et dont les alevins (civelles) colonisaient l’ensemble des eaux douces et des lagunes des continents européen et nord-Africain, avant que les humains n’en assèchent une grande partie ou ne rendent les habitats de grossissement inaccessibles avec l’édification de 1,2 millions d’obstacles dans l’aire de répartition historique européenne de l’espèce.

Sa forte régression depuis les années 1980 a conduit les institutions européennes à établir un règlement de reconstitution des stocks de cette espèce, le règlement CE 1100/2007, qui impose aux Etats membres d’établir des plans de gestion. Parmi les mesures à prendre, figurent des mesures de réductions de mortalités par pêche, pour lesquelles la France a atteint ses objectifs concernant les professionnels, mais également des mesures de reconstitution des habitats ou de restauration de la continuité écologique. Malheureusement la réduction de la mortalité liée à ces autres facteurs anthropiques n’est pas à la hauteur des engagements de la France, notamment concernant la migration de colonisation, qui est toutefois compensée par des transferts de civelles des estuaires vers des zones en amont, mais également pour la migration de départ des anguilles argentées pour la reproduction en mer des Sargasses.

En effet, peu d’ouvrages, notamment hydroélectriques, sont équipés de grilles suffisamment resserrées et de goulottes d’avalaison pour éviter aux anguilles argentées de dévaler à travers les turbines et d’y subir d’importantes mortalités. Ainsi est-il estimé que sur la centrale du barrage de Pose en aval de la Seine, ce sont plus de 25 % de toutes les anguilles argentées produites par l’ensemble du bassin qui sont tuées, et de l’ordre de 30 % au barrage de Châtellerault sur la Vienne, tandis que sur le Rhône une anguille quittant la région de Lyon ne pourra survivre jusqu’en Méditerranée.

La Commission estimant que les plans de gestions de l’anguille n’obtenaient pas les résultats escomptés, celle-ci a fait adopter par le Conseil des Ministres des pêches des 11 au 13 décembre 2022 des mesures supplémentaires de réduction des pêches, mais dont l’impact sera d’autant plus limité que les autres mortalités ne seront pas significativement réduites.

C’est pourquoi il est proposé la mise en oeuvre d’une mesure d’urgence de sauvegarde des anguilles argentées, avec la mise en oeuvre d’arrêts de turbines ciblés sur les périodes propices à la dévalaison des anguilles argentées sur les cours d’eau de métropole colonisés par l’espèce.
En effet, un travail collaboratif entre le MNHN, EDF et les pêcheurs professionnels fluviaux de Loire, détenteurs de savoirs, savoir-faire patrimoniaux et de plus de 20 ans de données complètes de pêche d’anguilles argentées, a permis en 2009 de produire un premier modèle de prédiction des périodes favorables au départ des anguilles. Les différentes variables déclenchant ou inhibant la dévalaison des anguilles, proposées par les pêcheurs, ont été testées et validées. Ainsi les augmentations de débits, les météos dépressionnaires et l’absence de lumière nocturne sont-ils des facteurs déclencheurs de l’avalaison.

Le jeu de données sur la dévalaison des anguilles argentées s’est depuis enrichi, et a permis d’établir un modèle plus robuste et transposable sur l’ensemble des cours d’eau, et fonctionnant avec plusieurs variables : les caractéristiques hydrologiques du cours d’eau, les variations de débit à plus ou moins long terme et les phases lunaires.
En fonction de la situation de l’ouvrage sur le bassin versant, et des dimensions de celui-ci, des arrêts de turbines ciblés pendant 16 à 36 nuits, entre le 1er octobre et le 28 février de chaque saison de migration, pourraient permettre la survie d’un nombre considérable d’anguilles argentées, et de contribuer à l'atteinte de l’objectif de réduction de mortalité par les turbines de 75 % comme requis par le règlement européen.

La mise en oeuvre d’une telle mesure vise à maximiser la survie des anguilles argentées en dévalaison vers l’océan, pour respecter les conditions de survie et de reconstitution de cette espèce prescrite par un règlement européen, en minimisant les pertes de productions d’énergie hydroélectriques.

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MIGRATEURS : Les mesures urgentes à mettre en oeuvre

Proposition de mesures d’urgence permettant d’améliorer la survie des populations de lamproie marine, de grande alose et de saumon atlantique sur les axes de longue migration, par translocation de géniteurs et régulation du silure glane.

Certaines espèces de poissons colonisant les cours d’eau de la France métropolitaine ont connu une grande raréfaction au cours des 150 dernières années. En particulier les espèces dites de « poissons grands migrateurs » ont particulièrement souffert de la disparition et de la fragmentation des habitats nécessaires à la réalisation de leur cycle biologique. Ainsi, autrefois répandu dans l’ensemble des bassins versants européens, le grand esturgeon migrateur n’est-il plus présent que dans le bassin de la Garonne, tandis que le bassin de la Loire abrite la dernière population de saumons de grande migration de toute l’Europe occidentale.


Parmi ces espèces migratrices, les poissons dits « anadromes » se reproduisent en eau douce, parfois très en amont des cours d’eau, et vont passer leur phase de croissance principale en mer. Ils étaient auparavant présents dans tous les fleuves de France métropolitaine, sauf pour le saumon absent de Méditerranée, avant que les humains n’en artificialisent une grande partie ou ne rendent les habitats de reproduction inaccessibles, avec l’édification de 1,2 millions d’obstacles dans l’aire de répartition historique européenne de ces espèces.


En particulier, l’alose et la lamproie, espèces très prolifiques, ne sont plus présentes en Europe que dans quelques fleuves, dont la Garonne, l’Adour ou la Loire pour la métropole. Malgré les protections très anciennes voulues par des lois et règlements (loi de 1865 sur les échelles à poissons…), la restauration de la continuité écologique des cours d’eau entre la mer et les zones de reproduction en amont s’avère être un sujet très épineux, complexe à mettre en oeuvre et soulevant des oppositions récurrentes et parfois violentes.


De fait, les différents programmes sont très loin d’avoir permis d’obtenir les résultats dont l’alose, la lamproie et parfois le saumon ont besoin pour maintenir des niveaux de populations acceptables. Désormais, l’accélération de certains processus négatifs ajoute aux barrages de nouveaux facteurs de mortalité d’origine anthropique, qui menacent ces espèces d’extinction à court terme :

  • Les hausses des températures des cours d’eau réduisent les fenêtres pendant lesquelles les migrations de reproduction sont possibles, les empêchant de parcourir les trajets de plusieurs centaines de kilomètres parfois nécessaires pour atteindre les habitats de reproduction ;
  • La réduction de débits des cours d’eau rendent beaucoup plus difficiles les migrations de montaison, et notamment le franchissement des barrages, même quand ils sont équipés de dispositifs de franchissement ;
  • La prolifération du silure glane, super-prédateur introduit dans la plupart de nos grands et moyens cours d’eau, exerce une pression de prédation très importante sur les flux de poissons migrateurs. Le silure étant une espèce très adaptable et opportuniste, ces prédations sont exacerbées au droit des barrages que les migrateurs doivent franchir pendant leur migration, en plus de prédations réparties tout le long des voies de migration. Il utilise les passes à poissons comme des « distributeurs d’aliments », ces aliments étant constitués des migrateurs amphihalins, très riches en lipides de grande qualité énergétique. Des travaux récents de collaborations entre chercheurs et pêcheurs professionnels ont montré qu’en Gironde, 80 % des lamproies étaient prédatées par le silure avant reproduction, tandis que ce taux de prédation est de 82 % sur le bassin de la Vienne en aval du barrage de Châtellerault (Vienne) et de celui de Descartes. En Loire moyenne, en aval du seuil de la centrale nucléaire de St-Laurent-des-Eaux, premier obstacle permanent depuis l’océan Atlantique, le taux de prédation est de 100 % avant reproduction. Pour les aloses ayant réussi à accéder à des zones de reproduction, les couples de géniteurs sont très fréquemment attaqués par les silures pendant la ponte, rendant celle-ci inopérante.

Compte tenu du cumul de ces conditions très défavorables au maintien de ces espèces, et notamment de l’extrême lenteur du rétablissement de la continuité écologique de la mer vers l’amont des cours d’eau, difficulté à laquelle s’ajoutent les impacts négatifs du dérèglement climatique en terme de débits et de température des cours d’eau et la prédation du silure, il est proposé la mise en oeuvre d’actions de compensation et de correction pour minimiser ou corriger rapidement ces impacts conformément au principe d’action préventive et de correction (cf. 2° alinéa du II de l’article L.110-1 du code de l’environnement). Deux actions utilisant les meilleures techniques disponibles à un coût économiquement acceptable sont proposées :

  • La mise en oeuvre d’actions de régulation du silure en aval, dans les passes à poissons et en amont des barrages, de manière à sauver des géniteurs d’aloses, de lamproies et de saumon de la prédation par le silure ;
  • La translocation de géniteurs de lamproies, d’aloses et si besoin de saumons du cours aval des bassins Garonne-Dordogne et de la Loire, vers des zones en amont indemnes de silures. Compte tenu du fait que l’action de régulation du silure ne pourra avoir un impact positif significatif qu’après plusieurs années de mise en oeuvre, cette mesure de translocation semble être une mesure d’urgence absolue pour la sauvegarde des poissons grands migrateurs.

Ces deux actions complémentaires ont été testées avec succès sur le bassin Garonne-Dordogne en 2021 et 2022, et pourront être renouvelées en 2023, si les budgets nécessaires peuvent être bouclés (pour la régulation du silure, budget prévisionnel de 238000 €). La régulation a concerné 914 silures sur 5 sites en 2021 et 1207 silures en 2022. Pour la lamproie marine, l’objectif sur ce bassin est de passer d’une translocation de 3000 géniteurs en 2022 à 10000 en 2023 (avec un budget prévisionnel de 242000 €).
Pour le bassin de la Loire, aucun financement n’est actuellement disponible pour la réalisation de ces actions.

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Obligation de Télédéclaration des captures

A tous les adhérents de l'AAPPBLB (et des AAPPEDs de France), vous avez désormais, depuis le 1er janvier 2023, l'obligation de déclarer vos captures de pêche sur le site dédié de l'OFB. Ce n'était obligatoire que pour l'anguille depuis 2020.

Rendez vous sur https://cesmia.ofb.fr/connexion

Par exemple, vos captures du mois de janvier 2023 doivent être déclarées avant le 5 février. En cas de difficulté, n'hésitez pas à en informer votre référent de bassin qui pourra vous guider dans vos déclarations.

Sollicité de longue date par la pêche professionnelle (CONAPPED) et co-développé par l'OFB, cet outil permettra de valoriser vos données de captures par unité géographique (à l'échelle d'un bassin, d'un lot, du territoire français...) ou par espèce (par exemple suivi d'une espèce migratrice en particulier)

Plus performant et réactif que le système "papier" du SNPE, CESMIA devrait faciliter la gestion des espèces et le suivi de vos données personnelles de captures tout en garantissant leur sécurité.

Rappelons que seuls les pêcheurs professionnels et les pêcheurs amateurs aux engins et filets ont obligation de déclaration de captures, les pêcheurs à la ligne en étant dispensés (même sur des espèces sensibles comme l'anguille...)

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Dept37 - Arrêté Pêche 2023

Comme à l'accoutumée, lors de la commission technique départementale de la pêche d'Indre-et-Loire qui s'est tenue le 21/10/22 à Tours, les représentants de la pêche professionnelle en eau douce ont à nouveau demandé aux représentants de la fédération de pêche de loisirs leurs motivations pour imposer, à tous les usagers, une fermeture du sandre et du black-bass dans les eaux de 2ème catégorie. La seule réponse obtenue est que le black-bass est rare ...

Naturellement, cette motivation ne peut être retenue comme telle, d'autant plus que l'espèce black-bass est classée par l'UICN parmi les 100 espèces les plus néfastes au monde (dans les eaux françaises, le black-bass est considéré comme invasif en Nouvelle-Calédonie). Mais avec le changement climatique, et les nombreuses dispositions prises par les fédérations de pêche, et la complicité des DDT, comme les parcours de graciation, les tailles minimales de captures, les périodes de fermeture de pêche, les alevinages (où, combien, comment ...?), le risque de propagation de cette espèce est réel.

Rappelons que l'exercice de la pêche est encadré par le Code de l'Environnement qui indique, par l'article R.436-7, que seule l'espèce brochet bénéficie d'une période de fermeture de la pêche (de fin janvier à fin avril) pour en protéger sa reproduction. Pour toutes les autres fermetures spécifiques, il convient d'appliquer l'article R.436-8, où toute demande doit être motivée.

La DDT d'Indre-et-Loire semble cette fois-ci réceptive à notre demande et assure que pour l'arrêté pêche 2024, sans aucun argumentaire valable de la FDAAPPMA37, la stricte application du Code de l'Environnement sera de mise.

A suivre donc ...

 

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Plaquette de présentation de la pêche professionnelle française en eau douce

Pêcheur professionnel en eau douce, métier-passion

Une pêche responsable et durable

 

Toujours dans l'optique de développer le volet "communication" de l'activité de la pêche professionnelle en eau douce, le CONAPPED a récemment édité un livret de 8 pages

Vous y trouverez des informations sur :

  • le rôle de ces "agriculteurs d'eau douce" (lanceurs d'alerte, sciences participatives, régulation d'espèces ...)
  • l'organisation de la pêche pro en France (10 associations de bassin)
  • les espèces capturées, fonction des saisons et types de milieu
  • les principaux engins de pêche utilisés
  • la gestion durable des ressources (efforts de pêche sur silure, EEE, espèces abondantes ...)
  • les différentes stratégie d'entreprise (avec ou sans laboratoire, vente aux mareyeurs ou vente directe ...)

Les quelques 350 entreprises françaises prélèvent environ 1400t/an représentant une valeur marchande de 12 millions d'euros

Bonne lecture !

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Dept45 : Renouvellement des baux de pêche 2023-2027

En téléchargement, le cahier des charges pour l'exploitation du droit de pêche de l'État sur le Domaine Public Fluvial pour le département du Loiret.

Pour accéder au dossier de candidature, merci d'adresser votre demande à m.bodin@pechepro-loirebretagne.fr

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Dept49 : Renouvellement des baux de pêche 2023-2027

En téléchargement, le cahier des charges pour l'exploitation du droit de pêche de l'État sur le Domaine Public Fluvial pour le département du Maine-et-Loire.

Pour accéder au dossier de candidature, merci d'adresser votre demande à m.bodin@pechepro-loirebretagne.fr

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Arrêté cadre portant sur les mesures de restrictions des usages de l'eau en Indre-et-Loire

EXTRAIT

Article 2 : Objet
Le présent arrêté a pour objet de :
· délimiter les zones d’alerte correspondant aux bassins versants où sont susceptibles de
s’appliquer des mesures de restrictions temporaires des prélèvements ou de rejets ;
· fixer les seuils de référence en dessous desquels des mesures de restrictions temporaires des
prélèvements s’appliquent ;
· définir les mesures de restrictions temporaires des usages de l’eau applicables dès lors que les
seuils de référence sont atteints.

Article 8 : Mesures de restriction

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Règlement Européen CE1100/2007

EXTRAIT

Article premier
Objet
1. Le présent règlement établit un cadre pour la protection et l’exploitation durable du stock d’anguilles européennes de l’espèce Anguilla anguilla dans les eaux communautaires, dans les lagunes côtières, dans les estuaires, dans les fleuves et rivières, ainsi que dans les eaux intérieures des États membres communiquant avec ces fleuves et rivières, qui se jettent dans les mers relevant des zones CIEM III, IV, VI, VII, VIII et IX, ou dans la mer Méditerranée.

Article 2
Élaboration d’un plan de gestion de l’anguille
1. Les États membres recensent et définissent les différents bassins hydrographiques situés sur leur territoire national qui constituent l’habitat naturel de l’anguille européenne (ci-après dénommés «bassins hydrographiques de l’anguille»); ces bassins peuvent comprendre des eaux marines. Sur présentation des justifications appropriées, un État membre peut désigner l’ensemble de son territoire national ou une unité administrative régionale existante comme constituant un seul bassin hydrographique de l’anguille.

8. Le plan de gestion de l’anguille comprend, de manière non limitative, les mesures suivantes :

  • la réduction de l’activité de pêche commerciale,
  • la limitation de la pêche récréative,
  • les mesures de repeuplement,
  • les mesures structurelles visant à permettre le franchissement des rivières et à améliorer les habitats dans les cours d’eau, conjointement avec d’autres mesures de protection de l’environnement,
  • le transport des anguilles argentées des eaux intérieures vers des eaux d’où elles puissent migrer librement vers la mer des Sargasses,
  • la lutte contre les prédateurs,
  • l’arrêt temporaire des turbines des centrales hydroélectriques,
  • les mesures en faveur de l’aquaculture.
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Évaluation du stock de Saumons entrant en estuaire de la Loire et étude du comportement migratoire jusqu'aux secteurs amont - phase 3

ENJEUX GÉNÉRAUX

Le Saumon de Loire-Allier (Salmo salar L, 1758) se distingue des autres souches de Saumons Atlantiques par l’éloignement entre les zones de grossissement (Nord de la mer de Norvège) et les zones de reproduction (Haut Allier notamment). Ce voyage de plusieurs milliers de kilomètres nécessite des capacités de nage importantes et explique la composition majoritaire de cette population en individus de plusieurs hivers de mer, ce qui est unique en Europe (Anonymes, 2012).
Cependant, malgré ces intérêts écologiques indéniables, certains traits d’histoire de vie du Saumon de Loire-Allier restent méconnus. C’est le cas de la quantité de géniteurs entrant dans l’estuaire de la Loire (1) et du comportement migratoire jusqu’aux zones de frayère (2).

(1) En effet, si un contrôle du nombre de géniteurs migrants vers l’amont des bassins versants est possible grâce aux stations de vidéo-comptages installées dans les passes à poisson et gérées par l’association LOire GRAnds Migrateurs (LOGRAMI), aucune connaissance n’est disponible sur la quantité de Saumon se présentant dans l’estuaire. Or, des mortalités de géniteurs sont très probables lors de la longue migration en eau douce jusqu’aux zones de frayère. Il serait donc intéressant de quantifier ces « pertes en ligne ».
(2) Des études du comportement migratoire existent sur des secteurs localisés (à proximité des obstacles et sur les zones de frayère essentiellement) mais aucune étude n’a été menée à grande échelle sur la Loire. Pourtant, une telle étude pourrait permettre de localiser des secteurs problématiques, entrainant des retards à la migration voire de la mortalité. En effet, il est indispensable pour les géniteurs de rejoindre les zones amont fraiches avant la période estivale, le réchauffement des eaux étant un facteur de mortalité des géniteurs avant qu’ils aient pu frayer.

De plus, d’autres poissons migrateurs amphihalins telles que les Aloses (Alosa alosa et Alosa fallax fallax) et la Lamproie marine (Petromyzon marinus) se reproduisent dans le bassin de la Loire mais leur comportement migratoire sur la Loire reste peu connu. Les études de la migration à grande échelle de ces trois espèces étant rares, un renforcement des connaissances pour une meilleure gestion est nécessaire (Bensettiti, F. & Gaudillat, V. (coord), 2000).

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Évaluation du stock de Saumons entrant en estuaire de la Loire et étude du comportement migratoire jusqu'aux secteurs amont - phase 2

ENJEUX GÉNÉRAUX

Le Saumon de Loire-Allier (Salmo salar L, 1758) se distingue des autres souches de Saumons Atlantiques par l’éloignement entre les zones de grossissement (Nord de la mer de Norvège) et les zones de reproduction (Haut Allier notamment). Ce voyage de plusieurs milliers de kilomètres nécessite des capacités de nage importantes et explique la composition majoritaire de cette population en individus de plusieurs hivers de mer, ce qui est unique en Europe (Anonymes, 2012).
Cependant, malgré ces intérêts écologiques indéniables, certains traits d’histoire de vie du Saumon de Loire-Allier restent méconnus. C’est le cas de la quantité de géniteurs entrant dans l’estuaire de la Loire (1) et du comportement migratoire jusqu’aux zones de frayère (2).

(1) En effet, si un contrôle du nombre de géniteurs migrants vers l’amont des bassins versants est possible grâce aux stations de vidéo-comptages installées dans les passes à poisson et gérées par l’association LOire GRAnds Migrateurs (LOGRAMI), aucune connaissance n’est disponible sur la quantité de Saumon se présentant dans l’estuaire. Or, des mortalités de géniteurs sont très probables lors de la longue migration en eau douce jusqu’aux zones de frayère. Il serait donc intéressant de quantifier ces « pertes en ligne ».
(2) Des études du comportement migratoire existent sur des secteurs localisés (à proximité des obstacles et sur les zones de frayère essentiellement) mais aucune étude n’a été menée à grande échelle sur la Loire. Pourtant, une telle étude pourrait permettre de localiser des secteurs problématiques, entrainant des retards à la migration voire de la mortalité. En effet, il est indispensable pour les géniteurs de rejoindre les zones amont fraiches avant la période estivale, le réchauffement des eaux étant un facteur de mortalité des géniteurs avant qu’ils aient pu frayer.

De plus, d’autres poissons migrateurs amphihalins telles que les Aloses (Alosa alosa et Alosa fallax fallax) et la Lamproie marine (Petromyzon marinus) se reproduisent dans le bassin de la Loire mais leur comportement migratoire sur la Loire reste peu connu. Les études de la migration à grande échelle de ces trois espèces étant rares, un renforcement des connaissances pour une meilleure gestion est nécessaire (Bensettiti, F. & Gaudillat, V. (coord), 2000).

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Évaluation du stock de Saumons entrant en estuaire de la Loire et étude du comportement migratoire jusqu'aux secteurs amont - phase 1

Cas de la population de Saumon de Loire-Allier

Le Saumon atlantique (Salmo salar Linnaeus, 1758) est un poisson très emblématique du bassin de la Loire. Historiquement présent en très grand nombre sur le bassin (on estime que chaque année plus de 100 000 Saumons se présentaient en estuaire au début du 18ème siècle), il est aujourd’hui hautement menacé (Valadou, 2008). Le graphique présentant l’évolution des effectifs de Saumons sur l’Allier à Vichy depuis 1997 montre des passages de Saumons extrêmement faibles et surtout très aléatoires. Bien entendu il s’agit de Saumons se présentant à Vichy et non pas en estuaire (cf. §E. Objectifs et présentation de l’étude). Toutefois il est clair qu’un nombre très faible de géniteurs arrive sur les zones amont de la Loire (le bassin de l’Allier concentre 86,4 % du contingent total du bassin de la Loire (Rapport d’activités LOGRAMI, 2011)).

La migration du Saumon de l’Allier est remarquable : c'est le seul Saumon, à l'échelle de l'Europe, encore capable d'effectuer de très grandes migrations (environ 10 000 kms dont près de 1000 en rivière). Cette propriété de leur migration en fait une population très originale vraisemblablement adaptée à la configuration géographique de la migration : les premières zones de fraie encore fonctionnelles sont éloignées de 800 km de la mer.
Ce long parcours en eau douce explique probablement que la population soit majoritairement composée de grands Saumons de 2 à 3 ans de mer, la part de castillons (1 an de mer) étant quasiment inexistante contrairement à ce que l’on peut observer sur d’autres bassins versants. De grands et gros individus ont en effet davantage de chances d’achever leur migration.
La phénologie de la migration est également remarquable : comme il est évoqué plus haut, les premiers grands Saumons arrivent en estuaire de Loire à l’automne, soit près d’un an avant leur reproduction. Encore une fois, ceci peut être une adaptation aux changements hydrologiques de la Loire, des poissons arrivant tôt ont davantage de chances d’avoir des niveaux d’eaux suffisants pour franchir les différents obstacles à leur remontée.

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ALOSA 2018-2019 Université de Tours

Résumé

Les années 2018 et 2019 se caractérisent par des années contrastées hydrologiquement et un étiage prononcé se prolongeant au-delà de la mi-octobre. Les géniteurs d'aloses ont rencontré des conditions hydrologiques favorables de migration au printemps 2018 et sans doute plus difficiles en 2019.

Les aloses ont été échantillonnées à l'aide d'un filet-barrage et de filets maillants, de l'estuaire à la Loire moyenne (amont de Blois). Pour le filet-barrage, les CPUE de 2018 sont moins élevées que celles de 2017 tandis que celles de 2019 sont près du double de celles de 2018. Néanmoins, l'indice d'abondance annuel qui en résulte reste dans des valeurs supérieures à celles de la période 1984-1998.

Les 538 individus échantillonnés pour les analyses biométriques sont à plus de 98% des grandes aloses. 8.7% n'ont pu être agés majoritairement pour cause de régénération des écailles. Classiquement, plus de 98% sont des primipares, les classes d'âge s'étalent de 3 à 7 ans et les tailles et masses des individus diminuent de mars à mai.

L'échantillonnage au filet maillant à maille de 60mm est l'outil le plus couramment utilisé en estuaire mais aussi en Loire moyenne. Le rapport des sexes des poissons échantillonnés ainsi est identique à celui observé au filet-barrage qui n'est pas sélectif. Par contre, les tailles et masses des poissons sont susceptibles d'être différentes, le filet maillant privilégiant les poissons un peu plus gros.

L'analyse à long terme de l'abondance des cohortes montre que la situation s'est dégradée en basse Loire mais est tout de même plus favorable que dans les années 80-90. Les cohortes 2010, 2011 et 2013 présentent des niveaux d'abondance proche de la médiane de ceux observés sur la période 1998-2005.

Quelle que soit l'année, la présence d'aloson n'a été détectée que sur le site le plus en amont, avec la technique du filet dérivant. La CPUE de 2019 est trois fois plus élevée que celle de 2018.

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Radiopistage saumon 2006 LOGRAMI

Résumé

Une des priorités du Plan Loire Grandeur Nature porte sur la restauration de la libre circulation du saumon atlantique vers ses zones de frayères. Cet objectif s'est traduit par deux types d'actions sur le bassin de la Loire à savoir l'effacement d'ouvrages ou l'équipement d'autres en dispositifs de franchissements efficaces. Dans le but d'évaluer sur le plan biologique les nouvelles conditions de migration du saumon sur l'axe Loire-Allier, le comportement de 46 individus a été suivi, de fin avril à mi décembre 2006, par la technique de radiopistage sur un linéaire de près de 800km. 16 saumons ont été capturés et marqués en Loire moyenne et 30 à Vichy sur l'Allier. Ce suivi a donc permis d'évaluer la franchissabilité de 21 ouvrages sur les 29 érigés sur l'axe Loire-Allier depuis l'estuaire jusqu'en Lozère. La franchissabilité des ouvrages de l'axe est globalement satisfaisante, aucun obstacle n'est totalement bloquant sur un linéaire de près de 1000km et la libre circulation s'est donc nettement améliorée depuis 1994.

Les seuils de centrales nucléaires ne semblent plus poser de problèmes majeurs à la circulation du saumon. Une confirmation devra cependant être recherchée au niveau de St-Laurent-des-Eaux où un saumon (sur 6) n'a jamais réussi à franchir le barrage malgré plusieurs incursions sur site alors que les 5 autres l'avaient franchi sans difficulté apparente. Le suivi au niveau des 2 ouvrages du bec d'Allier a permis de confirmer le blocage important généré par le barrage des Lorrains. La franchissabilité de cet ouvrage s'avère donc problématique, et aucun poisson ne passe lorsque les vannes du barrage sont relevées puisque la passe est confirmée comme étant inefficace. Il doit être traité en priorité pour assurer une quasi-transparence à ce niveau stratégique de l'axe. Aucun blocage majeur n'a été relevé pour tous les ouvrages situés sur l'Allier moyen entre Vichy et Vieille Brioude. Sur le Haut-Allier, le seul saumon qui est arrivé au niveau du barrage de Poutès a enregistré un blocage important à l'aval de l'ouvrage avant de le franchir. Il est allé ensuite se reproduire en Lozère à l'amont du pont de Langogne après avoir parcouru 265km depuis son point de marquage.

Sur les 15 saumons suivis en Loire moyenne, seulement 4 (soit 26.7%) atteignent l'Allier et un seul (6.7%) arrive jusqu'à Vichy. Il semble donc que la majorité des saumons de fin de migration n'atteint jamais la station de comptage de Vichy et ne sont donc pas comptabilisés comme adultes de retour. La proportion de saumons de début et de milieu de migration atteignant l'Allier en amont de Vichy n'a pas pu être évaluée, les conditions de débits de la Loire n'ayant pas permis d'effectuer de capture sur cette fraction de la cohorte. Les observations effectuées sur les saumons capturés pour l'étude ont également permis de constater un état sanitaire dégradé pour la majorité des saumons compromettant leurs chances de survies. Enfin, une mortalité importante a été constatée en 2006 sur les saumons suivis par radiopistage mais également sur les saumons non marqués. L'année 2006 a été marquée par un épisode caniculaire marqué qui, conjugué à des débits faibles sur la Loire et l'Allier, ont pu être à l'origine des mortalités estivales des saumons arrivés tardivement à Vichy. Ces éléments sont particulièrement inquiétants puisqu'aucune fraction importante ne semble avoir été dans l'incapacité de rejoindre les zones de frayères, d'assurer une reproduction et donc de contribuer au renouvellement du stock.

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ALOSA 2012-2013 Université de Tours

Résumé

Les deux années 2012-2013 ont présenté des conditions hydrologiques et de circulation des végétaux qui n'ont pas permis une mise en place durable des filets barrages. Aussi, les échantillonnages des adultes d'aloses ont été conduits à partir des pêches au filet dérivant. Les individus ainsi collectés sont majoritairement des femelles dont la taille et le poids augmentent avec l'âge.

Les alosons ont été échantillonnés en quantité importante en 2013 mais leur présence a été constatée tard en saison, vers la fin août. Ces poissons sont des juvéniles de grande alose. Leurs habitats de transition, lors de leur migration de dévalaison, étaient des chenaux en bordure de perré, assez homogènes quant à la profondeur, la granularité et la vitesse de courant.

Lors de cette étude, 274 silures ont été capturés, de l'amont de Nantes à Sancerre. Tous ces individus ont été mesurés, pesés, sexés, leurs estomacs ont été prélevés et des morceaux de nageoire préparés pour des analyses isotopiques.

L'estimation de l'âge des silures a été réalisée par otolithométrie et analyse des vertèbres. Celle-ci montre une bonne corrélation entre taille et âge avec cependant de grosses variabilité de taille pour une même valeur d'âge. L'attribution d'âge est tout à fait possible à partir des otolithes et montre que les silures peuvent atteindre des âges très élevés, par rapport aux autres espèces de poissons, jusqu'à 18 ans. La croissance en longueur est forte jusqu'à 50cm. Au-delà de cette taille, la croissance pondérale est forte et les poissons de la Loire ont une croissance supérieure à ceux de la Garonne.

Des analyses de contenus stomacaux ont été conduites sur 274 individus. L'indice de remplissage est de 17%. Les observations faites dans cette étude quant à l'alimentation du silure, tant de manière globale que pour chacune des classes de taille, confortent les résultats obtenus antérieurement sur d'autres écosystèmes aquatiques. Le silure est majoritairement piscivore, opportuniste mais ne dédaigne pas des oiseaux ou des mammifères. Les poissons migrateurs anadromes constituent une grande part de la biomasse consommée en parcours libre. Les analyses isotopiques confortent ces résultats. Le positionnement des silures varie avec leur taille, plus ils sont grands plus ils se rapprochent des poissons migrateurs anadromes pour les concentrations en isotopes de carbone et de soufre.

Cette consommation importante de poissons migrateurs en période printanière montre la grande plasticité et la grande opportunité alimentaire de cette espèce et n'est pas sans poser question quant à l'impact de cette espèce sur la communauté de poissons migrateurs ligériens. En effet, ceux-ci sont consommés au droit des barrages mais également en l'absence de tout obstacle. Même si il n'est pas possible actuellement d'évaluer les densités de silures dans un grand cours d'eau comme la Loire et donc une pression de prédation sur les espèces migratrices amphihalines, cette pression existe néanmoins.

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